Société






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La région habitée par des populations de langue tibétaine s’étend sur quelques trois millions de kilomètres carrés, au coeur du continent asiatique. Surnommé le "Toit du Monde", le plateau tibétain est couvert en grande partie par de vastes prairies herbeuses parsemées de lacs, de déserts rocailleux et de forêts alpines, la plus grande partie à plus de trois mille mètres d’altitude. La quasi-totalité de l'aire culturelle tibétaine fait partie de la Chine, à l'exception de quelques régions méridionnales situées en Inde, au Népal et au Bouthan.




Un monde paysan


L’économie du plateau tibétain est centrée depuis des siècles sur l’agriculture et l’élevage.

Les cultivateurs tibétains vivent le plus souvent dans de massives maisons au toit plat. La principale céréale qu’ils cultivent est l’orge – une des rares céréales pouvant pousser à quatre milles mètres d’altitude. Selon les régions, ils cultivent également le blé, la moutarde, les pois, le riz, les radis, les abricots, le bambou…

Les fermiers tibétains élèvent souvent des animaux - yaks, chevaux, chèvres et moutons - qu’ils utilisent pour le transport, les produits laitiers, la viande, le cuir et la laine. Durant les mois d’été, les troupeaux sont emmenés dans les pâturages, parfois très éloignés des villages, ce qui oblige alors les paysans à camper dans les alpages pendant plusieurs semaines.

Une partie importante de la population tibétaine est spécialisée dans l’élevage. Exploitant de grands troupeaux de chèvres, de moutons et de yaks, les bergers nomades vivent toute l’année sous la tente dans l’immensité des hauts-alpages.

Les systèmes agraires développés au cours des siècles par les tibétains reposent sur une utilisation délicatement équilibrée des ressources naturelles et dépendent entièrement d’énergies renouvables et non-polluantes. Les habitants du Toit du Monde y ont ainsi prospéré pendant des dizaines de siècles, chaque génération transmettant à la suivante un environnement préservé.

Depuis l’occupation chinoise, des formes beaucoup plus agressives d’exploitation de l’environnement se sont développées, mettant en péril le fragile équilibre écologique du plateau tibétain.




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Une société féodale


Avant l’occupation chinoise, les terres appartenaient pour la plupart à des monastères, des seigneurs locaux ou à des familles aristocrates basées à Lhassa. Dans ce système de type féodal, de nombreuses familles étaient rattachées à un propriétaire terrien qui leur attribuait un terrain en échange d'une taxe et d'un nombre de jours de travail à son service. Ce terrain était transmis héréditairement, et certaines de ces familles tributaires étaient relativement prospères.

D'autres paysans se voyaient dotés de terrains plus petits et non-transmissible, mais dont la taxe était beaucoup plus légère. D'autres n'avaient pas accès à la terre et pouvaient aller travailler à l'extérieur du domaine à condition d'acheter une autorisation à leur seigneur.

Certaines professions étaient considérées comme impures : les forgerons, les bouchers, les croque-morts, les prosituées étaient discriminés par le reste de la population et n'avaient aucune possibilité d'échapper à leur statut de paria.

Les deux groupes qui possédaient la terre – la noblesse et le clergé – l’ont perdu quand le communisme a été implémenté. Beaucoup de nobles on rejoint les rangs des élites communistes, tandis que d’autres se sont exilé dés les années cinquante. Le clergé a été brutalement démantelé durant les années communistes, mais est aujourd’hui autorisé à officier, bien que ses activités soient restreintes aux affaires religieuses, sous le contrôle de l’état. En exil, le clergé se porte est florissant et jouit d’une certaine sympathie internationale.




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