Histoire









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Le plateau tibétain est habité depuis le Paléolithique. Diverses sociétés se sont developpées au cours du Néolithique, notamment dans les régions méridionnales, où l'on retrouve des mégalithes érigés à cette époque.

A l'Âge du Fer, le Tibet a vu l'émergence de plusieurs royaume tel que celui de Shang Shung à l'ouest ou celui de Yarlung au sud, tandis que d'autres populations demeuraient organisées en petites communautés claniques.





De l'empire au bouddhisme



Au cours des 7e et 8e siècles, le petit royaume de Yarlung s'est étendu jusqu'à devenir un vaste empire couvrant une grande partie de l'Asie Centrale. Les conquêtes militaires de Songtsen ampo et des empereurs suivants ont placé l'ensemble de l'espace culturel tibétain sous la souveraineté de la dynastie de Yarlung, ainsi que le Népal, la Birmanie, le Cachemire, le nord de l'Inde jusqu'au Gange, des sections vitales des routes de la soie dans le désert de Tarim et une grande part de la Chine, les tibétains allant jusqu'à en occupper la capitale Chang'an, forçant à la fuite l'empereur chinois. A cette époque, le Tibet était l'une des plus puissantes nations d'Asie, respecté par ses voisins les Mongols, les Turcs, les Chinois, les Indiens et les Arabes.

En 842, après le meurtre de l'empereur, l'empire a commencé à se disloquer du fait de conflits internes. Les quatre siècles suivant virent l'essor d'une religion indienne, le bouddhisme, qui avait eu quelque influence sur l'aristocracie à l'époque impériale, et était à présent en train de devenir la principale religion de la population tibétaine.






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Les Mongols



En 1206, Genghis Khan est devenu le chef suprême des Mongols, et a entamé l'extraordinaire expansion de l'empire mongol à travers le continent eurasiatique.
Après son invasion en 1240, le Tibet est devenu un protectorat mongol pour les cinq siècles à venir.
Au 16e siècle, un roi mongol créa l'institution du Dalai Lama, accordant le pouvoir religieux et temporel sur la région de U (Tibet Central) à un moine de l'ordre de Gelugpa.
Au 17e siècle, après avoir écrasé les résistances dans les provinces du Kham et de Tsang, les Mongols installèrent le 5e Dalai Lama et élargir son autorité politique aux régions du Kham, de l'Amdo, de Ngari et de Tsang. Ce qui représente la quasi-totalité des territoires de peuplement tibétain. Les mouvement d'opposition ont été écrasés par le nouveau Dalai Lama, qui est également entré en conflit avec des territoires tibétains indépendants au Ladakh, au Népal et au Bhoutan.
Sur la durée, avec son usage équilibré de force et de diplomatie, le 5e Dalai Lama est parvenu à rassembler les différents groupes politiques et religieux sous son autorité, faisant du Tibet un état fort et unifié.






Les Manchous



Après sa mort, ce Tibet unifié se disloqua, la plupart des régions reprirent leur indépendance.
A partir du 18e siècle, les Manchous, un peuple du Nord-East de l'Asie qui venait de conquérir la Chine, prit progressivement le contrôle sur l'aire culturelle tibétaine. Ils installèrent un nouveau Dalai Lama en 1720 ainsi qu'un gouvernement tibétain sur-mesure et établirent une garnison à Lhassa.
Les Manchous incorporèrent également les provinces du Kham et de l'Amdo à leur empire. Ces régions restèrent toutefois gouvernées par les seigneurs locaux (chefs, rois et monastères), sous la souveraineté lointaine de Pékin.
Des officiels manchous de haut-rang, les Ambans, furent envoyés au Tibet pour contrôler les affaires militaires et surveiller le gouvernement tibétain de Lhassa. A plusieurs reprises, les Manchous durent envoyer leur armée au Pays des Neiges afin de repousser des agressions étrangères, le Tibet n'étant pas en capacité de se défendre.
Mais au 19e siècle, l'empire manchou commença à décliner et ne parvint plus à s'occuper de son protectorat. Les Ambans n'avaient plus qu'un rôle symbolique et le gouvernement tibétain contrôlait pleinement le pays, c'est-à-dire les régions de Ngari, U et Tsang - le Kham et l'Amdo demeurant des provinces manchoues.





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Les Chinois



Quand les nationnalistes chinois mirent fin à l'empire manchou en 1911 et le transformèrent en République de Chine, les Tibétains chassèrent les troupes impériales de Lhassa et le 13e Dalai Lama déclara l'indépendance du Tibet.
Le Kham et l'Amdo restèrent sous l'autorité de Pékin, et les nouveaux leaders de la Chine continuèrent d'y implanter l'administration chinoise, des garnisons et des écoles, ainsi que les transferts de population initié par l'empire.
Pendant ce temps, dans la moitié indépendante du Tibet, le 13e Dalai Lama initiait un vaste programme de modernisation (création d'écoles occidentales et d'une force de police, mise en place d'un réseau électrique et d'une ligne télégraphique, expansion de l'armée) qui dût être abandonné suite à l'opposition du clergé.

En 1949, les communistes chinois renversèrent le gouvernement nationaliste et le 1er octobre, Mao Tse Toung déclara la formation de la République Populaire de Chine. Il affirma que le Tibet était une province chinoise et serait bientôt "libéré de l'impérialisme étranger".
Après une brève agression militiare sur la frontière tibétaine en octobre 1950, les Chinois proposèrent un accord en 17 point intègrant le Tibet à la Chine avec un statut autonome. Les Nations Unies refusèrent de s'impliquer mais les Etats-Unis offrir leur soutien au Tibet contre les Chinois (à ce moment, la guerre sino-américaine faisait rage en Corée) tandis que le clergé tibétain préférait collaborer avec l'occupant. Les religieux eurent plus de poids auprès du jeune Dalai Lama et en octobre 1951, le garçon de seize ans ratifia l'accord qui faisait officiellement du Tibet une région chinoise.
Jusqu'en 1959, peu de choses changèrent dans cette partie du Tibet, la collaboration entre le gouvernement du Dalai Lama et les autorités communistes se déroulant plutôt paisiblement.


Le Kham et l'Amdo, cependant, restaient sous l'aurotité directe des Chinois, et n'étaient pas couverts pas l'Accord en 17 Points. Comme le reste de la Chine, ils subirent la restructuration socio-économique radicale entreprise par le gouvernement communiste. Les "réformes démocratiques" supprimèrent la culture traditionelle des populations rurales et implémentèrent la collectivisation de l'agriculture, le tout culminant lors du Grand Bond En Avant, initié en 1958. La population chinoise vivait dans des fermes d'état dirigés par des cadres communistes s'appuyant sur les théories fantaisistes de Mao. Avec pour résultat la mort par sous-alimentation de quelque quarante millions de personnes entre 1958 et 1961. Il y eut de nombreuses révoltes dans le Kham. Des milliers de Khampas s'enfuirent vers le Tibet autonome et prirent refuge autour de Lhassa. Ils créèrent un mouvement de guerilla, rapidement armé et formé par la CIA.
Sous l'Accord en 17 Points, le Tibet autonome était resté calme et prospère, mais en mars 1959, à cause d'une rumeur comme quoi les Chinois se préparaient à kidnapper le Dalai Lama, des milliers de Tibétains manifestèrent à Lhassa afin de protester contre les élites tibétaines, accusées de vendre le pays aux Chinois, et contre les Chinois eux-mêmes. La révolte dura près de deux semaines et se termina par une brutale intervention militaire, provoquant la fuite du Dalai Lama qui établit son gouvernement en exil en Inde.





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La collectivisation et la répression culturelle furent appliquées à l'ex-Tibet autonome. Les années soixante et soixante-dix furent des décénies terribles pour l'ensemble de la Chine, surtout après que Mao eût déclenché la Révolution Culturelle. Les choses changèrent après sa mort, quand Deng Xiaoping mit fin au communisme en Chine en 1979. Ce fut un soulagement pour les Tibétains, dont la plupart repris le style de vie pré-communiste, le système féodal en moins. Cependant, le contrôle totalitaire de la population, hérité du régime communiste, est resté maintenu.

Bien que le Tibet ait été pendant l'essentiel des huit derniers siècles sous la dépendance politique de ses voisins, cela était à peine ressenti par la population : les Tibétains ont toujours organisé leur syle de vie sur le Toit du Monde en accord avec leurs croyances et valeurs culturelles. Ce qui se passe aujourd'hui est très différent : le Tibet a été envahi, colonisé et absorbé par la Chine. Cette situation sans précédent a généré un désir d'indépendance très fort chez les Tibétains, au Tibet et en exil, appuyé par un soutien populaire de par le monde.






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