Culture





Du lait, des dieux et des montagnes...




bergersamed







Les Dieux-Montagnes


Dans les campements et villages, on raconte que les montagnes sont des créatures vivantes, qui peuvent se déplacer et n'hésitent d'ailleurs pas à déménager ou à entreprendre de longs voyages, par exemple pour se marier avec d'autres montagnes.

Elles sont associées à des dieux, de farouches dieux guerriers dont la protection est activement recherchée. Ces dieux-montagnes sont donc l'objet d'un culte de la part des communautés vivant à proximité, ces communautés devenant les gardiens du lieu et les protégés de la divinité qui y réside.

L'essor du bouddhisme a modifié cette coutume: les dieux locaux ont été remplacés par des saints bouddhistes, et les lieux de cultes jalousement gardés par les habitants de la région sont du même coup devenus des sites de pélerinage attirant des croyants de tout le Tibet.

La plus célèbre des montagnes saintes est aujourd'hui le Tise, également appelé Kang Rimpoche, mais plus connu sous son nom indien: Kailash. Situé au sud-ouest du Tibet, dans la région de Ngari, le mont Kailash attire non seulement des pélerins tibétains mais également des indiens de confession hindouiste ou jaïniste, le Kailash étant pour eux aussi un lieu saint.







Le Yéti


Appelé "demong" dans le Tibet de l'ouest, le yéti est l'un des élements les plus connus de la culture tibétaine.

Les tibétains expliquent qu'il y a deux types de yéti : ceux qui ont le visage velu ne mangent que des animaux; par contre, ceux qui ont le visage sans poil sont plus dangereux car ils n'hésitent pas à se nourrir de chair humaine.

Très intelligent, le yéti peut tendre des pièges à ses victimes : par exemple en se tenant debout sur une hauteur, une bouse de yak séchée sur la tête pour faire office de chapeau, et en invitant par de grands gestes du bras le voyageur à s'approcher. De loin, l'illusion est trompeuse: on croit avoir affaire à un homme qui vous invite à le rejoindre, peut-être pour une tasse de thé.

En cas d'attaque par un yéti, il faut toujours courrir vers le bas, en dévalant les pentes. En effet, le yéti se trouve ainsi géné par son abondante chevelure qui lui tombe devant les yeux et ralentit sa progression.

Un humain attrappé par un yéti ne finit pas forcément dévoré. Si un yéti femelle capture un homme, elle préferera en faire son époux. Il devra lui faire des enfants et vivre avec sa nouvelle famille dans la montagne jusqu'à la fin de ses jours. On raconte que certains ont réussi à s'échapper. Il en va de même lorsqu'un yéti mâle capture une femme.

Le yéti occupe une grande place dans l'imaginaire tibétain, qui n'est pas sans rappeler le rôle de l'ours dans les anciennes cultures d'Europe.

Des réfugiés au Ladakh affirment avoir vu un yéti rôder aux alentours de Choglamsar, dans la pourtant très peuplée vallée de Leh.







tentelait







Thé, orge et beurre


Les tibétains boivent du thé à longueur de journée. Leur thé pourrait d'ailleurs plutôt être qualifié de soupe : en effet, ils ajoutent aux feuilles de thé et à l'eau chaude une étonnante quantité de beurre et de sel. Tous les tibétains se délectent de ce breuvage, et c'est là l'un des points qui les distinguent à coup sûr des autres peuples.

L'autre trait culturel spécifique à l'ensemble des tibétains est la tsampa, farine d'orge grillée, qui constitue la base de leur alimentation. La tsampa est le plus souvent mélangée au thé au beurre, ce qui donne une sorte de purée qui se mange avec le doigt, et dans laquelle on fait parfois fondre du fromage.

Les tibétains préparent un délicieux yaourt liquide, qu'ils aiment épaissir avec de la tsampa. Le beurre est produit en larges quantités : consommé à longueur de journée dans le thé, il sert aussi à fabriquer le fromage, qui se présente le plus souvent sous la forme de pépites blanches dures comme de la pierre. Le beurre sert aussi à alimenter les petites lampes allumées pour les dieux chaque soir par centaines de milliers à travers tout le Tibet. On l'utilise également dans les temples pour la confection de spectaculaire statues multicolores entièrement faites de beurre.

Les bouddhistes n'ont jamais cherché à imposer le végétarisme dans ce pays d'élevage où les légumes ne poussent pas partout. La viande est donc abondamment consommée, principalement sous forme de pot-au-feu, volontiers accompagnée de radis noirs.

A Lhassa, et plus particulièrement parmi l'aristocratie, certains plats chinois étaient très appréciés, tels les raviolis, les nouilles sautées et la soupe aux nouilles, plats devenus courants au sein de la communauté exilée.

Si certaines régions du sud ont par le passé produit du vin blanc, l'alcool tibétain par excellence est le chang, bière d'orge.






Croyances


La religion des tibétains est un syncrétisme qui assemble des élements d'animisme himalayen, d'astrologie, de bön, de chamanisme, de bouddhisme, de culte des montagnes et de polythéisme.

Une importante partie des croyances et pratiques religieuses est extrêmement ancienne et remonte à l'aube de l'histoire tibétaine : c'est le cas par exemple des invocations aux dieux ("kiki sosso lhagyalo"), des lancers de tsampa, des fumigations de génevrier, des rites de possession, des offrandes d'aliments, etc...

Tout comme le christianisme en Europe, le bouddhisme a dû, pour s'implanter, tenir compte des coutumes locales et adapter ses rites aux traditions tibétaines.

Au sein de la communauté monastique existe un bouddhisme plus théorique, très éloigné des coutumes locales tibétaines, et donc plus universel. De ce fait, ce bouddhisme plus intellectuel jouit depuis plusieurs decénies d'un certain succès à l'étranger.






spoonchang









Suite : Histoire