A Saint Denis



SteveHangCroizat



1ère étape : Découverte

Nous avons organisé courant octobre deux veillées, à la résidence Croizat et à la Plaine avec le réseau Jeunes Espoirs de Paix, afin de faire découvrir l’univers de Steve Shehan. Nous sommes appuyés sur divers documents audiovisuels, et les habitants impliqués ont été très touchés par le cheminement de l’artiste. Ces deux soirées ont déclenché une activité d’écriture que nous avons accompagnée.


2ème étape : Rencontre

Le 1er novembre, la résidence Croizat a accueilli Steve Shehan. Un moment magique qui semble avoir touché profondément tous les participants. Steve a présenté et joué quelques uns de ses instruments de musique glanés de par le monde. En retour, des dionysiens, âgés de 7 à 85 ans et originaires de plusieurs continents, lui ont offert textes, chansons et musiques inspirés par son parcours aussi humaniste qu’artistique. Ce moment de partage émouvant et chaleureux a fait de cette rencontre un évènement inoubliable.











Steve Shehan, la musique en partage

Samedi 1er novembre, ce musicien était l’invité de l’association Altamira à la résidence Croizat. Une rencontre intergénérationnelle pour mêler poésie et musique.
Par Benoît Lagarrigue, Journal de Saint-Denis






Grosse affluence, samedi 1er novembre sur les coups de 15 h à la résidence Croizat. L’association Altamira y organisait une rencontre avec le musicien poly-instrusmentiste Steve Shehan. Une rencontre extraordinaire, qui avait été fort bien préparée en amont. « Steve Shehan est un musicien du monde, pour qui la musique est avant tout un moyen de partage » constate Boris Lelong, responsable d’Altamira et musicien lui-même. « Et c’est aussi notre philosophie. C’est pourquoi cette rencontre est finalement naturelle » ajoute-t-il. Et c’est vrai qu’entre La mémoire en chantant, sur la chanson française, Génération slam et son atelier d’écriture intergénérationnel ou le prochain projet à Isorana (Madagascar), qui associera poètes et musiciens locaux et de Saint-Denis, Altamira ne rate pas une occasion de travailler sur l’échange et la rencontre. Et celle-ci n’est pas un coup isolé, mais s’inscrit dans un projet durable : une veillée avait été organisée à la résidence Croizat, en octobre, afin de faire connaître Steve Shehan aux retraités et à l’association Jeunes espoirs de paix, à travers notamment la projection d’Assikel, de Bali à Baly, film qui retrace le parcours du musicien. Et, le 29 novembre, un déplacement en car, fourni par la ville, leur permettra de se rendre au Cap d’Aulnay pour assister à l’un de ses concerts. 

Mais revenons à ce samedi pluvieux qui n’avait pas freiné les enthousiasmes. Dans cette résidence « pas comme les autres » soulignait en souriant Boris Lelong, le public devient acteur et l’auditeur poète. Car c’est sur un texte écrit et dit collectivement par les résidents que le musicien est entré : « la musique est un chemin vers l’autre […] comme les voyages de Steve Shehan. […] Tu viens faire escale dans cette maison où nous sommes réunis… » Visiblement ému, celui que tout le monde appelle désormais Steve les a remerciés du fond du cœur avant de donner un bref mais intense aperçu de son talent sous forme d’une balade insolite avec de bien curieux instruments : le hang et ses sonorités étonnantes de fraîcheur, un morceau épuré lancé par le likembé, d’autres instruments et percussions recueillis au cours de ses voyages en Afrique, Asie, Maghreb, dont ces balais berbères en raphia conçus pour la vie de tous les jours… La magie s’installe, le plaisir est commun et les applaudissements de plus en plus chaleureux. Et comme il s’agissait de partage, Philippe Vallin, Boris Lelong, Larbi et sa darbouka, Joon Claudio et sa flûte l’ont rejoint sur plusieurs morceaux et impros. De nombreuses surprises ont encore émaillé cette rencontre, venues du public comme de l’artiste qui ne cachait pas son émotion. « Je suis bouleversé. Il y a ici une générosité, un plaisir qui s’exprime qui est pour moi le cadeau suprême ! C’est pour ça qu’on fait ce métier : on est là, vivant, aimant et aimé, on donne et on reçoit mille fois plus et c’est universel… » « Steve Shehan nous perce l’âme » ont dit dans un poème les Jeunes espoirs de paix, traduisant bien le sentiment de tous. C’était samedi sous la pluie. Mais à Croizat, il faisait beau…


Benoît Lagarrigue
Journal de Saint-Denis - 3 Novembre 2008 







2ème Partie : Sur Scène