Les Paroles Ont Des Ailes Textes

 

 



Kabary Blues
Taxi-Brousse

Votre Verte Vallée

La Musique

Liberté

Le Feu De Brousse

Vary Fotsy

L'Amour Est Muet

La Sirène

Chanson Douce

La Tendresse

Vu De Nos Fenêtres

Vorombazaha

Tous Pareils

Demain Mon Village

 

 

 

Club Poesie

   

 

 

 
   


Kabary Blues

Les paroles sont comme les œufs : à peine écloses, elles ont des ailes.

Ana ! Ka manao ny azafady, leko aho manao ny azafady tsa voanakatsindrana aho masaka akitranony, no hatsipin’ny tanana havia, tsa matsindrana soasoa tompon’ny tarona na malaky tongotra tompon’ny dia. Amin’ny fitenenana fantatra misy ny ray mahazaza ary zoky izandriana iny e ! No itondrana ny fiteny eto amin’ity toerana Antsangy ity izao.
Fa araka ny atao iny hoe : fonenana ity moa ladim’boatavo, misy ny atsimo, avaratra, adrefana, atsinanana ka misy ny kanto tsindraika fa ity vako drazana atao ity dia ampitaina tokoa amin’ity zava-drazana atao ity dia ampitaina tokoa amin’ity zava-kanto, vako-drazana navelandratsika Malagasy ity. Ka atao itoy tsa ataotao madina hoe handihizana, na hoe hamalifaly fa amitaina lalan’ny fihavanana.
Io fihavanana io dia manjaka any amintsika Malagasy. Hoe rahasoa ny manan-kavana : vola taratasy, ny omby hena, ny tanimbary fotaka fa ny ona ro ona ka iny no intindrako itoy fiteny itoy amintsika mianakaby. Hoe : tano soa roa ny fihavanana, enga anie ny fihavanana ho lava any amintsika mianakavy, tsa hisy ny andro hisarahana, ho lava andro hanaovantsoa any amin’ny tenantsika mianakavy.
Tsindraika fa izao taronina izao, itoy no natao moa lova lovaina koa iraisantsika mianakavy, koa ny resaka moa avelako eo ho eo fa aho tsy hanao lava soasoa. Fa dia hametraka ny tsara mandry e !
Vita soa ny alina any amintsika mianakavy, misaotra indrindra tompoko ô !

Nous sommes tous le modèle, le peintre et l’oeuvre d’art.
Idéalisez-vous ! Rêvez-vous !
J’aimerais pénétrer le monde,
Labourer la terre
Et enfanter de nouveaux rêves.
J’ai en moi une humanité, des couleurs, un arc-en ciel.
Je voudrais partager tout cela avec vous
En papa, en amant, en fils ou bien en frère.
Nous sommes tous le modèle, le peintre et l’oeuvre d’art.


Proverbe Malgache
Discours de Tanga, Isorana, Madagascar
Poème de Mario, Saint Denis, France

 

 

 


Taxi-Brousse

Viens Viens dans mon taxi brousse
Cramponne-toi bien, il y aura des secousses
Des virages dangereux et pas mal de ravins
Un trajet tortueux au relief incertain

Y’aura aussi des hypocrites et des gens malhonnêtes
Qui essaieront de t’utiliser comme une marionnette
Mais t’en fait pas ya de l’huile amicale dans le moteur
Solution radicale contre les saboteurs

Viens Viens dans mon taxi brousse
Si tu as problème on viendra à la rescousse
Avant même que t’aies le temps de dire « à l’aide »
Un voisin bienveillant te trouvera un remède

Et comme la joie du cœur est une énergie renouvelable
On roule sans peur avec un réservoir inépuisable
Il est toujours plein, de sourires et de bonnes idées
Pas prêt d’se vider, rechargeable à volonté

Viens Viens dans mon taxi brousse
Ici tu l’as compris c’est tous pour un et un pour tous
On carbure à l’amour, et on n’est jamais en panne
Et si tu as faim t’inquiète, on a toujours la banane

Alors malgache ou Vaza, avec ou sans Visa
Embarque avec nous tu n’le regretteras pas
La course est gratuite car il n’y a pas de prix
Pour avancer en paix sur la route de la vie.


Poème de Sophia, Saint Denis, France

 

 


Votre Verte Vallée

Mignonne, quand la lune éclaire
La plaine aux bruits mélodieux, 
Lorsque l'étoile du mystère , 
Reviens sourire aux paysans
As-tu parfois sur la colline
Parmi les souffles caressants
Entendu la chanson divine 
Que chante notre ami François

Mignonne quand le soir descendra sur Isorana
Et que tous les oiseaux viendront chanter encore
Quand le vent soufflera sur votre verte vallée 
Nous irons écouter la chanson de Tanga !
Nous irons écouter la chanson de Tanga !

As-tu parfois sur la ramure,
A l'heure où chantent les rizières
Ecouté leur joyeux murmures
Au bord des vallons assoupis
Connais-tu cette voix profonde
Que revient au déclin du jour, 
Chanter parmi les moissons blondes,
Des refrains palpitant d'amour.

Mignonne quand le soir descendra sur Isorana
Et que tous les oiseaux viendront chanter encore
Quand le vent soufflera sur votre verte vallée 
Nous irons écouter la chanson de François !
Nous irons écouter la chanson de François !

Mignonne, allons à la nuit close, 
Rêver aux chansons du printemps
Pendant que le parfum des roses,
Viendront embaumer nos vingt ans !
Aimons-nous sous les rameaux superbes
Car la nature aura toujours
Du soleil pour dorer vos rizières,
Et des roses pour vos amours.

Mignonne quand le soir descendra sur Isorana
Et que tous les oiseaux viendront chanter encore
Quand le vent soufflera sur votre verte vallée 
Nous irons écouter la chanson de Tanga !
Nous irons écouter la chanson de Tanga !


Chanson de C. Soubisse et L. Lemaître (‘La Chanson des Blés d’Or’, 1882)
Adaptation : Nicky, Saint-Denis, France

 

 

 

   


La Musique

Eh Eh Eh Mes amis
Tu sais la musique ?
La réponse soit oui
Une vie sans critique
Puisque chacun peut danse
Avec une belle chanson on danse
Mais pourquoi pas alors ?

La musique j’adore
Car une vie sans musique
Comme d’être en cellule
Cela suffit de vous savoir
Ma réflexion philosophique
Très heureux, sans contrainte ni de rancune
Libre de parcourir partout

Venez mes frères, sœurs
La musique c’est la balade
Pas d’entrave ni de discrimination de la race
Ni de classe d’âge
Source de bien être
Des zizanies pourraient disparaitre

Un jour viendra
Les armes seront changées par des instruments
Donc il y aura parmi nous
La plupart seront musiciens
D’autres chanteurs et danseurs
Ce sera un paradis
Pour tous les membres
De la famille musique
Vive la musique


Poème de Romule, Isorana, Madagascar

 

 

   


Liberté

Sur mes cahiers d'écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable de neige
J'écris ton nom

Sur les pages lues
Sur toutes les pages blanches
Pierre sang papier ou cendre
J'écris ton nom

Sur les images dorées
Sur les armes des guerriers
Sur la couronne des rois
J'écris ton nom

Sur la jungle et le désert
Sur les nids sur les genêts
Sur l'écho de mon enfance
J'écris ton nom

Sur les champs sur l'horizon
Sur les ailes des oiseaux
Et sur le moulin des ombres
J'écris ton nom

Sur la mousse des nuages
Sur les sueurs de l'orage
Sur la pluie épaisse et fade
J'écris ton nom

Sur la lampe qui s'allume
Sur la lampe qui s'éteint
Sur mes maisons réunies
J'écris ton nom

Sur le fruit coupé en deux
Du miroir et de ma chambre
Sur mon lit coquille vide
J'écris ton nom

Sur mon chien gourmand et tendre
Sur ses oreilles dressées
Sur sa patte maladroite
J'écris ton nom

Sur mes refuges détruits
Sur mes phares écroulés
Sur les murs de mon ennui
J'écris ton nom
Sur la santé revenue
Sur le risque disparu
Sur l'espoir sans souvenir
J'écris ton nom

Et par le pouvoir d'un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer

Liberté


Poème de Paul Eluard, Saint-Denis, France (1942)

 

 

   


Le Feu De Brousse

Eto ambaravarankely ato no mitazana
Indreo kamahita ala maintso mavana
Indreo andiam-boronkely mandalo miserana
Karazambiby maro milalao anatany herana
Ny tsiokan’ny rivotra, ni feon’ny gaga
Arahin’ireo feon’ny andian’omby izay mima
Ny hiran’ny rehetra izay faly aok’izany
Toa orkestra avo lenta vita manahary
Indray andro takariva taitra ny tontolo
Nandre feohafaha izay nampitsangambolo
Mena avoka izay rehetra horakoraka aok’izany
Doro tanety afobe, mampalahelo mampitomany
Eto ambaravarankely aho no mitazana
Ity tendrombohitra sy lohasaha maina ngazana
Ny asan’ilay afo kely manova ny tontolo
Loko kely mena izay mampiova volo

De ma fenêtre, je vois la forêt toute verte
Tous les oiseaux jouent ensemble, ils volent et passent devant moi
Le souffle du vent, le meuglement des bœufs,
Le chant de tous les animaux, quel grand orchestre naturel !
Un soir, tout le monde est frappé d’étonnement
On entend une autre voix, un grondement
Tout l’univers est rouge et fumant
Frayeur ! C’est le feu de brousse
Après quelques heurs, de ma fenêtre,
Je vois le travail du petit feu qui transforme le paysage
Dans la montagne et dans la vallée, les cendres restent
Une goutte de colorant et toute l’eau devient rouge.


Poème de Mr. François, Isorana, Madagascar

 

 

   


Vary Fotsy


Aleoko mitinambary maty tsa misy traka
Toy izay mihina-fekatraka tsa misy vary
Ny vady any antrano leiroa soa amboarin’y hafa
Ny kilonga mijaly nareo mivady manao vacances ah !

Aleoko very lamba iraika tongan’y rano
Toy izay very angady vita tefy safata
Ianareo mivady aza miady fa dia mahakamo
Ny anajaza matahotsa nge voaano ah !

Aleoko mampisaraka ombilahy miady
Toy izay mampisaraka olo-roa efa mivady
Aza miriorio sahala amin’ny vary tsa atakalo
Nareo tsa ho aia fa aza simbana ny tokatrano

Raha tokoa any zao
Tsa vandy any zao

Aleoko very lamba iraika tongan’y rano
Toy izay very angady vita tefy safata
Ianareo mivady aza miady fa dia mahakamo
Ny anajaza matahotsa nge voaano ah !

Ce matin, comme tous les matins,
J’ai posé ma main sur ton bras
Et j’ai prié tout bas
Si tu souris, et si tu me dis quelque chose de gentil
Je te dirai « je t’aime », c’est promis
Tu ma regardé et tu as souri
Je connais tes yeux, je connais ta voix
Et ton prénom, crois-moi
Ton prénom est radieux, ton visage est radieux,
Ton sourire est radieux, l’avenir est radieux

Eh ! Izay no tsy ahafoizako ny kilonga apelan’Isandra
Izay any dia misy mahay mandihy
Izao ve rôbany kah !

Kalibaka mandolina, tsinjaka mapistyle
Aia ? Io ka tena ioio
Io no kalibaka, kalibaka e !
Somary mihorirana, dia mitsinjatsinjaka
Io arôa kalibaky ny apelan’Isandra e etsie !

Kalibaka mandolilina ano ve

Atao aia io kilongaio ?
Mampalahelo ny kilonga


Paroles de Ralanto d’Isandra, Isorana, Madagascar
Poème de Mario, Saint-Denis, France

 

 

   


L'Amour Est Muet

 

Refrain
Tu peux douter de tout
Douter des fées et des fous
Douter jour après jour
Jamais de mon amour

J’entre dans la maison
De ma douce chérie
Elle m’embrasse je respire
Le parfum de son amour

Chez mon amie d’enfance
Nous préparons le dîner
La fumée qui s’élève
Partage notre gaité

Je porte dans son lit
Comme un joli fardeau
Ma petite endormie
Sans murmurer un mot

Sur ses lèvres mi-closes
Je dépose un baiser
A ses cotés je n’ose
Dévoiler mes pensées

Je rentre après le match
Amoureux oublié
Il me quitte je m’endors
Mon ballon dans les bras

Mes cahiers et mes livres
J’en fais mon oreiller
Mauvais rêves envolés
Au réveil je souris

Très tôt ce matin
Je me suis levée
Je me suis lavée
Et j’ai déjeuné
Me suis habillée
Et je suis sortie

Mais très vite revenue
Car j’avais oublié
Oublié de te dire
“Je t’aime !”


Poème de Aimé, Domoina, Haja, Lydiane,
Marcelle, Mario, Nicole et Rija
(Isorana, Madagascar et Saint-Denis, France)

 

 

   


La Sirène

Il était une fois un pêcheur qui s'appelait Rija. Il était marié à Fanja, mais comme celle-ci ne lui avait jamais donné d'enfant, il avait fini par la chasser. Elle était retourné dans son village natal avec toute sa tristesse. Rija vivait donc seul, et chaque jour, il se rendait à la rivière, dans un endroit qu'il était le seul à fréquenter. Et chaque jour, il ramenait des poissons, beaucoup de poissons.

Un matin, alors qu'il était assis au bord de l'eau, canne à pêche en main, Rija entendit une voix féminine qui l'appelait par son nom. "Rija... Rija..." Il regarda autour de lui mais ne vit rien. "Qui m'appelle ?", demanda-t'il.

Alors, dans la rivière, devant lui, l'eau se mit à s'agiter, de plus en plus fort. Quelques instants plus tard, le pêcheur vit émerger de la gerbe d'eau une belle jeune fille. Elle se tenait dans l'eau jusqu'à la taille, et Rija n'avait aucun doute : elle avait surgit des profondeurs de la rivière. Terrifié, il s'enfuit dans les hautes herbes qui bordaient le cours d'eau. 

Caché, il vit la jeune fille qui l'appelait : "Rija ! N'aie pas peur. Viens parler avec moi."
Alors Rija revint vers la berge. "Qui es-tu ? demanda-d'il. Que me veux-tu ? Et comment connais-tu mon nom ?"
- Je m'appelle Manoro, et je suis la Maîtresse de la rivière. Pourquoi t'en prends-tu aux membres de ma famille ? Chaque jour tu viens ici et tu captures les miens !
- Ta famille ? Mais de qui parles-tu ?
- Je te parle des poissons. Tous les poissons de cette rivière font partie de ma famille. 
Elle s'avança alors vers une roche au milieu de la rivière et d’un mouvement souple alla s’y asseoir. Rija en eût le souffle coupé : la jeune fille n’avait pas de jambes ! A partir des hanches, son corps était celui d’un magnifique poisson aux écailles luisantes. Manoro était une sirène.
- C’est mon travail, répondit Rija en tremblant. Je pêche les poissons, je le vends au marché : c’est comme ça que je nourris ma famille.
- Menteur ! Tu n’as pas d’enfants, et tu as chassé ta femme ! 

Rija ne sut que répondre. Manoro reprit la parole : « Nous allons faire un pacte. Ecoute bien. Je te donnerai tout ce dont tu a besoin pour vivre, et de ton côté, tu ne pêcheras plus jamais dans ma rivière. J’exige que ta femme Fanja soit le témoin de notre pacte, et que tu n’épouses jamais une autre femme qu’elle. Venez me voir tous les deux et nous conclurons le pacte.»
Aussitôt, la sirène plongea dans l’eau et disparut.

Pendant plusieurs jours, Rija réfléchit à ce pacte qui ne lui plaisait pas du tout. Il décida finalement de ne pas en tenir compte et retourna pêcher. Il n’osa toutefois pas se rendre seul à la rivière et emmena son jeune frère Fidy avec lui. 

Alors que les poissons commençaient à s’accumuler dans le panier, Fidy glissa sur la berge et tomba dans l’eau. Rija l’appela mais il ne réapparut pas. La voix de Manoro s’éleva : « Rija, tu as choisi d’ignorer le pacte que je t’ai proposé. Je te laisse deux jours pour amener ici ta femme Fanja et sceller le pacte avec moi. Sinon, je tuerai ton frère Fidy comme tu ne cesses de tuer les miens. »

Rija était effondré lorsqu’il rentra chez lui. Il décida de raconter toute l’histoire à sa famille. Les villageois se rassemblèrent pour l’écouter et délibérer ensemble. Tout le monde fut d’accord : il fallait sauver Fidy et pour cela, Rija devait faire venir Fanja et conclure le pacte avec la sirène.

Dés le lendemain, Rija et Fanja se rendirent ensemble à la rivière, et tout le village les accompagna. Alors que la petite foule attendait sur la berge, des dizaines, puis des centaines de poissons apparurent dans le cours d’eau. Mais pas de sirène.

Rija appela : « Sirène ! Me voici, je suis venu avec ma femme Fanja ! »
Alors une voix s’éleva dans l’assemblée : « Je suis ici, parmi vous. » 
C’était Manoro. Le pêcheur se tourna vers elle : 
- Manoro, j’accepte le pacte. Je ne pêcherai plus dans ta rivière, et tu me donneras ce dont j’ai besoin pour vivre. 
Il regarda les siens qui le fixaient des yeux, et ajouta : « Et je garderai Fanja comme mon épouse. »
- Très bien. Alors dis moi : de quoi as-tu besoin pour vivre ?
- D’argent, de beaucoup d’argent.
A ces mots, Fanja se mit à pleurer. La sirène se tourna vers elle :
- Pourquoi ces larmes, Fanja ?
Les larmes aux yeaux, Fanja répondit que ce n’est pas d’argent dont ils avaient besoin, mais d’enfants !
- Fort bien, répondit Manoro avec douceur. Vous aurez donc des enfants. Le pacte entre nous est scellé et comme promis, je vous rends Fidy. Adieu !

Et elle plongea dans la rivière. Au même instant, Fidy arriva en courant vers les villageois, qui l’accueillirent avec soulagement. 

Le doyen prononça quelques mots de conclusion : « A présent, plus aucun d’entre nous ne pêchera dans cette rivière. Nous laisserons la sirène et sa famille vivre en paix, et nous vivrons en paix nous aussi. »


Conte d’Isorana (collecté auprès d'élèves de l’Ecole Saint-Michel)
Adaptation : Mme Solo et Boris

 

 

   


Chanson Douce

Comme une chanson douce, je rechante ce refrain
Caressant de mon pouce leur dos de main
Mes enfants poussent à chaque lendemain
Comme leur peau est douce tous les matins
Je chante cette chanson douce pour bercer leur chemin
Avec plein d’amour en bourse je rassure leur destin

Toy no hira milantolanto
Izay kaloiko ny isan’andininy
No fahitako ireo zanako
Izay mitombo, mihalehibe
Misafosafo ny ankihibe
Sy ny hataon-tanako
Isan’andro, isan’andro

Toy ny hira milantolanto
Ireo hodiny malemilemy
Isaky ny maraina mihira
Ity hira ity aho
Mba handrotsirotsiako ny lalany
Hamenoako ny fitiavana
Ao anatiny
Hanamadisako orina
Ny anjarany


Poème de Catherine, Saint-Denis, France

 

 

   


La Tendresse


La tendresse, c'est peut-être
Ce doux regard qui se noie
Telle une étoile qui brille
Dans les yeux qui larmoient

La tendresse, c'est peut-être
Ce geste amical de la main
S'appuyant sur l'épaule d'un ami
Pour lui redonner l'envie des lendemains

La tendresse, c'est peut-être
Dialoguer avec des clochards
Donner de la chaleur verbale
Même s'ils ne sont que des pochards

La tendresse, c'est peut-être
Sans regret pardonner
Les paroles infâmes
Que l'on vous a marmonnées

La tendresse, c'est peut-être
D'offrir d'un peu de son temps
Aux malades qui s'accrochent à la vie
Avec force, résistent, ce sont des battants

La tendresse, c'est peut-être
La patience, la générosité
Que vous avez eue envers moi
Pour m'avoir écoutée

La tendresse, c'est un sentiment d'amitié
Un témoignage d'affection
Et de délicates intentions
Mais en aucune façon, de la pitié.


Poème de Marcelle, Saint-Denis, France

 

 

   


Vu De Nos Fenêtres

De ma fenêtre,
Je vois un bon village bien construit dans la montagne
Et des rizières dans le creux de la vallée
Je vois les bouviers qui passent sur la route
Conduisant les zébus vers les pâturages

De ma fenêtre,
Je vois le matin des enfants pressés
Courir vers l’école pour apprendre
Je vois les voisins d’en face qui cuisinent
Un chat qui bronze entre deux voitures

De ma fenêtre,
Je vois des gens qui travaillent dans les champs
Des femmes sarclent le riz
Des hommes plantent le manioc
Une petite fille va puiser de l’eau à la fontaine

De ma fenêtre,
Je vois un grand mariage au son des klaxons
Et des gens vivant dans la solitude
Je vois beaucoup de circulation, beaucoup d’immeubles,
Et le soir, le phare de la Tour Eiffel qui balaye le ciel

De ma fenêtre,
J’aimerais voir la ferme radieuse de mon enfance
Des gens qui dansent sur une scène illuminée
J’aimerais voir, chaque nuit, un arc-en-ciel

De ma fenêtre,
J’aimerais voir le soleil se lever
Sur la mer bleue, sur le sable blanc
Avec des dauphins à la place des voitures

De ma fenêtre,
Je vois des écoliers en train d’écrire
Je vois les charbonniers se rendre au marché
J’entends les cigales qui chantent dans les arbres
J’admire les oiseaux qui volent dans le ciel

De ma fenêtre,
Je vois des gens de toutes les couleurs
On dirait des fleurs dans un jardin
En voyant ces passants de tous pays
Je voyage sans quitter ma fenêtre

De ma fenêtre,
Je vois les pêcheurs au bord la rivière
Les poules qui piaillent dans la cour de l’école
Une existence tranquille loin de la ville
Pas d’embouteillage, juste des bicyclettes

De ma fenêtre,
Je vois une cour bétonnée
Mais nous y avons fait un petit jardin
Et planté un arbre qui grandit chaque jour
Un jour il pourra voir ce qui se passe au loin

De ma fenêtre,
J’aimerais voir les adultes s’entendre aussi bien
Que les enfants de toutes origines
Que je vois s’amuser ensemble dans la cour de l’école

De ma fenêtre,
J’aimerais voir des fées, des dragons
Des musiciens jouant au bord d’une fontaine de chocolat
Et puis j’aimerais saluer Grand Corps Malade

De nos fenêtres nous voyons
Des gens qui discutent, se chamaillent parfois
Des gamins qui jouent au ballon en riant

De nos fenêtres nous voyons
Des feux de brousse, des feux de poubelles
Le soleil qui éclaire la vie

De nos fenêtres nous voyons
Des citadins qui courent après le temps
Et des paysans qui suivent le soleil

De ma fenêtre,
J’aimerais voir un éclair bleu dans le ciel gris
J’aimerais voir les gens heureux, se donnant la main,
Et partageant ce que la vie leur a appris

De ma fenêtre, la nuit, je vois le ciel étoilé
La nuit, vu de ma fenêtre, c’est le paradis
Voici l’heure de dormir
Toutes les fenêtres ont fermé leurs paupières
Au revoir ma fenêtre
Bonne nuit ma fenêtre


Paroles d’habitants d’Isorana (Madagascar) et de Saint-Denis (France)
collectées par Marcelle et Nicole

 

   


Vorombazaha

Iny hono izy ravorombazaha
Ento manaraka anao any antsaha
Ento mitsidina ambony ô
Raha vao mitany dia ento any ihany
Rehefa mangina avereno aminay

Ô ô ô ô ô
Ô ô ô ô ô


Berceuse traditionnelle malgache

 

 

   


Tous Pareils

On est tous pareils
On a deux yeux deux oreilles
On est tous les mêmes
Plus heureux quand on s’aime

Chacun son chemin mais dis-toi
On a tous deux mains et dix doigts
Soit on sert le poing de la guerre
Soit on ouvre la main à son frère

On n’a pas besoin de dictionnaire
Pour traduire un regard
N’importe où sur la terre
Sanglots ou éclats de rires
On sait ce que ça veut dire

On est tous pareils
On a deux yeux deux oreilles
On est tous les mêmes
Plus heureux quand on s’aime

On est différent ! Evidemment !
Pas opposés pour autant
Chacun son passé dans ses bagages
Mais on s’enrichit si l’on partage
Le bonheur est à notre portée
Sur un pied d’égalité

On est tous pareils
On a deux yeux deux oreilles
On est tous les mêmes
Plus heureux quand on s’aime

Pourquoi semer la colère
Pour une histoire de couleur
Etre humain à part entière
Qu’on soit d’ici ou d’ailleurs
D’ici ou d’ailleurs

On est tous pareils
On a deux yeux deux oreilles
On est tous les mêmes
Plus heureux quand on s’aime


Paroles de Sophia, Saint Denis, France

 

 

   


Demain Mon Village

Refrain
Si je meurs ce soir
Avant tout je veux savoir
S’il y aura demain
Un présent plus serein

Au milieu des montagnes, entouré de plaines
Charmé et plus beaux paysages
Voilà donc mon village.
Chaque jour les habitants font leur travail aux champs
Avec leurs meilleurs camarades, ce sont les sobika, la fourche et l’angady.
Les petits enfants prennent la couleur bleue, ils sont donc les écoliers. Dans un petit sac, des stylos, des cahiers, voilà, ils s’alignent dans un petit sentier.
On n’oublie pas aussi le marché, de couleur vert, rouge et blanc cassé. La dernière couleur est la couleur du riz pour qu’un Malgache se nourrit.
Au milieu des montagnes, entouré de plaines
Charmé et plus beaux paysages
Voilà donc mon village.


Poèmes de Safidy, Isorana, Madagascar et de Mario, Saint-Denis, France

 

 

     

 

Une Production ALTAMIRA
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